Compte rendu du conseil d'administration

29 mai 2000

Séance principalement consacrée au projet d’établissement de l’UPMC pour la contractualisation 2001-2004.

Comme le quorum nécessaire au vote de décision budgétaire modificative n’est pas atteint à 14 h, le président meuble par des questions diverses :

Lecture par Doyennette de la motion issue de la Commission des libertés syndicales sur le relogement des syndicats, et demandant la mise à disposition immédiate de locaux en dehors de tranches de désamiantage. Sud Ed. soutient. Le président : " vous pouvez voter ce que vous voulez, mais je ne sais pas faire, sauf à virer un labo … ". Et il passe au point suivant. En fin de séance, Sud Ed. insistera pour que le CA vote le texte, ce qui ne sera obtenu qu’à la condition de le diriger vers l’établissement public.

10 Pour (une voix Sud) et 5 abstentions.

Deux commentaires : 1, silence exceptionnel des syndicats, 2, diriger le texte vers l’EPA est absurde puisqu’il ne gère que les locaux promis à court terme au désamiantage.

Décisions budgétaires modificatives, DBM 1 et 2

DBM 1 : taxe d’apprentissage (3,9MF) et reports 99 (61,7MF).

DBM 2 : recettes nouvelles (16,6MF).

Sud Education s’étonne de décisions modifiant un budget qui n’a pas été présenté au CA. Réponse : le budget a été arrêté par le rectorat, il y a des recettes en plus, il faut voter.

38 pour, 1 refus de vote (Sud).

Propositions du CEVU du 9 mai

Différents diplômes relevant du secteur médical sont adoptées sans discussion à l’unanimité.

A la demande de Sud Ed., le projet de filière " Banque, Assurance, Finance " de la maîtrise d’ingénierie mathématique est discuté à part. C’est un projet qui était déjà arrivé en CA mais avait été retiré, qui greffe sur la MIM un cursus de formation permanente sous la coupe des entreprises du secteur : donc sélection des dossiers, donc frais de scolarité " exemplaires " (37000 F/an).

J’ai souligné la fiction de l’option, le coût, et tout face au mur de la présidence : " c’est la même formation que la MIM, en formation permanente ". Et quant au coût, il est légitime, c’est le coût " réel " … tout cela dit un peu plus rudement. Aucun écho dans le conseil, sinon quelques questions de R. Massart qui avait compris la manœuvre : car il s’agit de permettre l’accès à un diplôme national de contenu différent pour une filière quasiment privée, et cela sans avoir à passer par le CNESER et compagnie.

Unanimité, 1 refus de vote (Sud).

Projet d’établissement

Le projet est rapidement présenté et la discussion " s’ouvre " sur le projet et/ou sur le bilan du précédent contrat (distribué en séance).

Bilan du DEUG : D. Merle demande un bilan chiffré des réussites en DEUG ; on fournit un tableau sur 97-99 que P. Guillon, secrétaire général, complète de taux pour 95 à 99, qui font apparaître une progression de la réussite / présents aux examens de 63 à 69% en première année, de 69 à 72,5 en deuxième année. Ces données sont issues d’un " comité de pilotage " rattaché au secrétaire général, et censé faire des études …

Ce qui était étonnant dans ce débat, c’est l’absence totale des enseignants (sauf Sud Ed, qui demande le suivi d’une cohorte d’étudiants, de manière à s’affranchir des biais, et la présentation des résultats aux enseignants et aux étudiants) et en particulier des responsables des enseignements (Pinchaux, responsable de la formation initiale, Boyer, directeur du DEUG) qui n’ont strictement rien dit.

J’ai presque eu l’impression qu’il y avait eu un pacte autour de Guillon, et que l’important était de faire apparaître une progression du rendement (mais nous avons mauvais esprit !).

Suivent différentes interventions sur des sujets variés : écoles doctorales, NTIC dans l’enseignement, démarche qualité, évaluation scientifique, … (J.Luc Teffo, SNESup), ressources humaines, repyramidage, CPE (Evelyne Marchand, AI-FEN), conséquences de la loi sur l’innovation (Biquand, CGT … rép. Lemerle, il faudra une structure de gestion des activités commerciales), introduire de nouvelles compétences sur le droit de propriété à la DRI (Massart), faiblesse de l’UPMC au niveau des échanges d’étudiants, dimension éthique de la valorisation (Merle) etc …

Sud Ed. intervient sur les licences professionnelles (c’est une manie) " créées après accord des branches professionnelles " (en utilisant le strict vocabulaire du Medef) ce qui va beaucoup plus loin que le décret qui fait référence à des partenariats avec le monde professionnel … et je cite un prof de sciences de la terre présentant un projet de LP comme une " réponse " à une demande du Medef (il avait tout compris, le service public, c’est le Medef). L’intérêt de ces arguties est de faire apparaître qui commande …

Ce sera J.Jacques Hazan, vieux bonze de l’UNEF ID reconverti dans la FCPE qui répondra au nom des débouchés offerts (Lemerle opine du chef) !

Intervention aussi sur l’évaluation des enseignements (rubrique : " des démarches pédagogiques innovantes "), avec description " live " de l’expérience faite en formation des maîtres. Les étudiants répondent à un questionnaire plat et général, et à quelques questions sur les enseignants. Les résultats complets sont transmis aux profs, le lampiste reçoit son petit paquet avec les commentaires, il est content quand c’est bon, il fait la gueule quand c’est mauvais. Voilà le niveau zéro de l’évaluation côté Paris 6 : à aucun moment, il n’y a discussion entre enseignants, et avec les étudiants, sur les problèmes posés … en somme, le meilleur moyen pour tuer toute évaluation. Pas de réponse !

Dernier débat (chapitre " renforcement du dialogue social), parti d’une observation de D. Merle sur la déconcentration, Guillon répond, il faut du grain à moudre, ce que Lemerle concrétise en évoquant la possibilité que pour les IATOS, 50% des promotions soient attribuées par l’établissement (à l’image de ce qui se fait pour les enseignants-chercheurs, et qui, toujours selon Lemerle, donne satisfaction. Michel Dutheil (liste Dutheil) fonce dans la brèche : il propose d’une part la séparation recrutements — promotions, les promotions étant alors attribuées par l’Université , et d’autre part, que dans le cadre de la globalisation des primes, la part de la masse salariale qu’elles représentent (5 à 6 %) soit progressivement amenée au niveau de ce qu’elle est au CNRS (10 à 12 %) par une augmentation de 0,5 % par an.

Réaction gênée de Lemerle : on ne peut pas, l’enveloppe ne dépend pas de nous, et face au silence des syndicats, c’est Lemerle qui dira que tous les partenaires sociaux n’ont peut-être pas la même approche.

Le projet, sans ses annexes qui n’ont toujours pas été présentées, est adopté (5 abstentions, 1 refus de Sud).

Les derniers points sont adoptés sans vague, avec quelques abstentions de Sud.

Jacques, 16 juin 2000.

Prochain CA, le 26 juin (compte financier, DBM, réforme des statuts, …).