Compte rendu du Conseil d’Administration de l’UPMC

Séance du 31 janvier 2000-02-01

Budget

Le recteur constatera le 1er mars que le budget n’est pas réparti et l’arrêtera. D’ici mi février, les 3/12 du budget 99 seront notifiés aux services.

Lemerle n’envisage pas une reprise du débat sur les statuts immédiatement, mais quelque temps avant les vacances, pour laisser le temps aux nouveaux élus étudiants de s’impliquer.

Il fait état de discussion avec le rectorat pour la création de services centraux englobant le service commun présidence et les services communs enseignement. Il distribue un document montrant par grands postes les recettes et les dépenses …

Bref, la répartition du budget est préparée par l’Université, sera appliquée par le recteur, et le coup de force du président revient à dessaisir le CA de la première de ses prérogatives.

Suit une discussion sur les dotations du ministère : dotation générale de fonctionnement, moins 3% ; création de poste d’enseignant, zéro ; 11 suppressions de postes IATOS … tout cela au nom de Sanrémo. Lemerle accuse, les syndicats d’avoir approuvé au CNESER (grossier mensonge : 24 C et 7A, aucune voix pour ! Sud rétablit la vérité, et toc), les universités de province d’en vouloir aux parisiens, accuse le système de pénaliser les établissements qui font de la recherche et diversifient les formations …

Sud dénonce Sanremo, système qui masque l’insuffisance globale des crédits (il manque selon le ministère 12000 postes d’enseignants, 1700 d’IATOS) et focalise sur les inégalités, système totalement manipulé (en changeant la prise en compte des enseignements, le ministère a fait apparaître un besoin de 4500 enseignants). Système totalement soutenu par la Conférence des présidents d’université, CPU — Lemerle dira que non, que dans les votes, il y a toujours une dizaine de voix contre (dont la sienne).

Sud pense que le CA doit protester contre la baisse des dotations.

Le SGEN et le SNESup interviendront dans le même sens et une motion de protestation proposée par Sud, soulignant les surcoûts liés au désamiantage, sera adoptée à l’unanimité.

Dans le budget, on note que la part des ressources propres atteint 47%, et que visiblement, la politique de l’établissement est de les développer : ce qui conduit à une certaine indifférence vis à vis du désengagement de l’état, … et à une grande âpreté pour valoriser le potentiel !

Commission des statuts

Elle est renouvelée, notamment en l’élargissant à ceux qui avaient critiqué le projet de révision statutaire (sauf Sud Education qui a refusé d’y participer), et renforcée (28 membres).

A noter, plus tard, une intervention violente d’un élu SNESup contre ceux qui, au nom de la défense de particularismes, ont fait échouer le projet de réforme !

La commission des marchés est aussi renouvelée.

Formation continue universitaire

Projet de réponse à un appel d’offre avec un volet téléenseignement en médecine, qui ne sera pas discuté, et un volet développement d’activités issues de la recherche dirigé vers les managers du privé (haute technologie, banque, assurances, … ) avec la perspective de retombées en expertise et conseil pour l’UPMC.

Face à quelques critiques, Lemerle défend totalement le projet : la formation permanente est une mission de l’université (comme s’il s’agissait de cela), si en assurant ses missions on gagne du fric, tant mieux, c’est un retour des investissements qu’on a fait, on vend ce qu’on sait faire (sous-entendu, il n’y a pas d’opportunisme, pas de détournement du service public) en répercutant l’intégralité des charges (salaires, infrastructures), si on ne le fait pas, on laisse le champ libre aux officines privées, la FP amène à se constituer une clientèle …

Selon lui, la formation initiale est financée par l’impôt, la formation continue, par les entreprises, les collectivités territoriales et les structures d’insertion.

Sud intervient sur les choix qu’implique le projet, et en général, sur l’obsession de la valorisation que ce soit en matière d’enseignement ou de recherche : on ne peut en même temps défendre le service public et faire du marketing. La formation permanente a vocation à répondre à une demande sociale, que vous détournez en demande socio-économique, puis économique tout court en recherchant l’intervention des entreprises.

J’ai tenté d’affirmer que la FP est aussi un droit des salariés, qu’elle est d’ailleurs financée en partie sur la masse salariale, et que les créneaux recherchés par le projet sont d’une autre nature … " tu dis des conneries ! ".

Courty, du SNCS, interviendra en critiquant la marchandisation de l’enseignement, en notant que si le projet marque un choix d’orientation, cela pose problème, en demandant la dissociation des deux parties (refusée).

La CGT, et d’autres, sont intervenus pour noter l’absence de postes IATOS … Lemerle indique qu’il y aura des redéploiements, et des choses (services) qu’on arrêtera.

Vote : 2 Contre (Sud), 2 Abstentions (SNCS p.p.), 10 millions Pour.

Approbation de conventions

Convention avec le CROUS qui assurera la direction technique et le conseil en organisation du restaurant du personnel … étape vers une gestion commune : il faut dire que le service inter-universitaire de restauration est mort (P7 n’a jamais signé la convention, et le conseil de l’AFSIR ne s’est pas réuni depuis 10 ans).

Consortium INSA Lyon, Avignon, Orléans et UPMC pour répondre aux appels internationaux dans le champ de la coopération : la discussion fait apparaître que les projets seront obligatoirement visés par les établissements, que la structure purement administrative ne permet pas de recrutement, … on se demande pourquoi une telle structure.

Sud s’abstient.

FAVE (fonds d’amélioration de la vie étudiante)

Budget très mal présenté, mais tout de même de 2 MF, et de fait très largement à la disposition de la responsable qui arrose en fonction des demandes.

Question diverse : le décès de Philippe Ildefonse

Il s’agit d’un professeur de minéralogie, qui a été retrouvé mort au pied de la tour 16 le 26 octobre au soir.

M. Guillon, en réponse à une demande d’information de Sud, donne les indications suivantes.

L’autopsie a montré que le décès était du à la chute, et que le corps ne présentait aucune trace d’un geste d’attaque ou de défense. Il y a eu une enquête de police dont les conclusions ont été communiquées à la famille, et transmises au parquet, qui a classé.

L’Université n’est pas destinataire de cette enquête, elle n’a donc aucune information particulière.

Un dossier d’accident du travail a été transmis à la famille, sans suite.

M. Guillon fait état des aides obtenues par la famille (capital décès, dons …).

Très courte discussion, à propos d’une chaussure de Ph. Ildefonse retrouvée au 2ème étage qui aurait pu être projetée lors de la chute, mais notre collègue travaillait précisément au 2ème, mais on ne sait plus à quel étage la chaussure a été retrouvée … La conclusion est que très peu de choses sont connues sur ce décès.

Promotions des enseignants-chercheurs

Celles au titre de l’établissement. Un document sera diffusé selon lequel les CSE n’ont pas à se réunir (elle ne sont juridiquement pas compétentes) : des commissions sont constituées par groupe de CNU, avec représentation des CSE, des UFR, du CA, qui établissent une liste non classée de ceux qu’elles jugent promouvables, chaque liste comprenant à peu près le double des possibilités de promotion.

C’est ensuite le CA, pour les MC, le CS, pour les prof, qui établiront la liste des propositions de l’Université pour une promotion.

Franchement, franchement, je crains le pire en terme de clientélisme, et je demanderai un certificat médical à mon syndicat.

Lors de cette séance, la liste des primes administratives est distribuée : 22 primes et 21 demi-primes sont attribuées à l’équipe présidentielle, aux directeurs de département, d’UFR et aux chargés de mission présidence (président et 1er vice-présidents ne sont pas mentionnés, leurs primes est statutaire) : le gotha, ou la nomenklatura selon vos préférences.

Commentaire général

Cela craint, de deux manières :

Jacques, 1.2.2000