Compte rendu du CNESER du 8 mars

 

 

Réunion de ce conseil plénier, en marge du projet " Harmonisation européenne ", pour une présentation de la politique internationale du ministère, et de la situation dans les autres pays.

Francine Demichel, directrice de l’enseignement supérieur, distribue un texte de cadrage sur la " licence professionnelle ", préalable à la constitution d’un groupe de travail, en vue d’un arrêté pour juin 99. A ma demande en aparté, elle consent à distribuer la lettre de Jeanne-Marie Parly, directrice du cabinet d’Allègre, adressée le 28 février (même le dimanche …!) à l’intersyndicale (où nous ne sommes toujours pas convoqués par le SNESup), et pas aux autres membres du CNESER : le ministère recule sur l’application à la prochaine rentrée, et la mise en oeuvre par volontariat.

Si vous souhaitez avoir ces textes, contactez-moi en me donnant un n° de fax (jacqthib@biogeodis.jussieu.fr, ou tél. 01 44 27 51 47 - W) ; un ex. est déposé à la fédération.

Toujours dans la rubrique " polka syndicale, la routine ", le SNASUB (IATOS-FSU), qui m’avait contacté chez moi pour annoncer qu’il s’associait à notre demande d’un débat en CNESER sur la création du GIP " Universités de Paris ", propose un voeu sur la préparation de U3M, où ce GIP n’est même pas mentionné. Entre temps, elles avaient discuté avec le SNESup … (ceux-là, je les aime pas !).

 

 

Revenons à nos moutons, beaucoup de moutons ont effectivement sauté la barrière : la journée a consisté en un défilé de responsables à l’action internationale … Je ne résiste pas, dans l’ordre d’apparition en scène :

- Thierry Simon, directeur de la délégation aux relations internationales et à la coopération (DRIC), principalement sur la mobilité des étudiants : aide à l’insertion professionnelle des étudiants français, accueil des étudiants étrangers pour " former des décideurs ". Curieux tic : il ne cesse de parler de système public de formation supérieure (je lui demanderai, pourquoi système et pas service pas de réponse).

Diminution du nombre d’étudiants étrangers : 13,6% de l’effectif en 1985, 8,5% en 97, portant essentiellement sur le tiers monde. Commentaire : manque d’attractivité … UNEF ID et Sud interviennent sur les mesures discriminatoires (je prends l’exemple de l’Algérie, où l’obtention d’un visa est devenue pratiquement impossible).

Dans le même esprit, à deux reprises Sud demande quels contacts ont été pris avec les universités francophones (essentiellement africaines) en marge de l’harmonisation européenne : pas de réponse. En aparté, quelqu’un me dira, aucun. Il est clair que la page post-coloniale est tournée, le développement des pays du Sud n’est plus à l’ordre du jour, l’objectif prioritaire devenant la confrontation - concurrence avec les pays développés.

- Michel Guyot, chargé de mission à la DRIC auprès de la communauté.

- Suzy Halimi, issue de la Conférence des Présidents d’Université (CPU), chargée de mission à la DRIC.

- Adrien Schmidt, chargé de mission de la CPU auprès de la communauté.

- Bruno Favre, responsable du comité aux relations extérieures de la CPU (COREX).

- Anne Marie Revcolevschi, direction de la technologie.

- Jacques Gélas, pour la conférence des directeurs d’écoles et formations d’ingénieurs (CDEFI). Son tic à lui, c’est de répéter " un étudiant étranger coûte de 60 000 à 90 000 F/an ".

- Jouve, directeur de Socrates France.

- X., président d’Edufrance, agence (statut de GIP) de promotion à l’étranger de l’offre française de formation et d’expertise, chargée encore de coordonner la réponse francaise aux appels d’offres internationaux, qui rassemble 67 établissements. Il insistera sur l’accueil des étudiants ici, et l’information à l’extérieur, mais pas du tout sur le premier objectif : la vente d’ingénérie pédagogique dont le ministère attend plusieurs milliards de rentrée.

Sud intervient sur le choix d’une structure fédérative entre établissements, mutualisant les moyens, agissant sur le marché international des formations comme des agents privés, et sur la confusion créée par une structure qui au nom d’un renforcement de l’autonomie, déstabilise les organismes publics qui existent : CNOUS, CIES …

Intervention reprise par la FEN, le SNASUB-FSU, et en partie par le SGEN et l’UNEF ID. D’un coup, le climat paraît changer ! Dieu merci, Gérard Dupeyrat (SNESup, j’aime pas) remet les pendules à l’heure : pas d’à priori sur le bien fondé d’Edufrance, cela dépend des missions qu’on lui donne, et parmi celle-ci, la vente du savoir-faire pédagogique … Ouf !, le système public de formation supérieure est sauvé, et moi je pars …

On va continuer comme cela encore un peu (réunion de la section permanente / commission scientifique permanente le 15 mars, avec intervention de Marie-France Moraux, directrice des personnels enseignants et les contrats), et puis un jour ou l’autre, il faudra faire le point : sans mandat, sans mobilisation, encerclé par des syndicats cogestionnaires, c’est tenable mais assez dur … il y avait dans l’idée d’aller au CNESER, celle de faire exister Sud nationalement dans le secteur.

 

 

Compte rendu de la réunion avec FO du 11 mars

 

 

A leur demande, nous (Gilles Racine, Olivier Cuzon de la commission exécutive et J. Th.) avons rencontré le SNPREES-FO (Ramon Cobo et Bernard Réty) le mercredi 11 mars.

Nous pensions que cette rencontre résultait du constat fait au CNESER où face au ministère et aux syndicats cogestionnaires, nous nous retrouvions sur des positions voisines contre le libéralisme et pour l’affirmation du rôle du service public : en fait, on a très peu discuté des projets enseignement supérieur recherche.

En dehors de quelques minutes sur leur appel avec CGC, CFTC, CSEN 16 mars (fonction publique, retraites, horaires, et retraits des projets en route), la discussion a principalement portée sur les IATOS :

- Opposition à la mise en place des CPE (d’accord, aussi SNASUB et SGEN-IATOS avec problèmes internes) et à la participation syndicale au tri des dossiers (d’accord sous réserve de discussion plus générale au sein de Sud).

- Attitude lors de leur mise en place, FO plutôt boycott (mais pression des adhérents) ou tout déballer sur la place publique (Sud, plutôt boycott …).

- Refus de la déconcentration et du renforcement du pouvoir des présidents (oui).

- Discussion sur les primes (pas notre tasse de thé), les concours …

Aucune décision (par ex. pas d’intervention commune auprès de l’intersyndicale enseignement sectaire supérieur), sauf d’échange d’information et de textes.

Mais la discussion était plutôt intéressante.

Jacques Thibiéroz