C.R. du CNESER du 13 décembre 99

commission scientifique et section permanentes, puis séance plénière

 

 

Cette journée devait être consacrée à la présentation du budget, prévue pour le matin, puis l'après midi, la pagaille. Explication, Allègre a convoqué les médias le matin pour présenter U3M … et nous envoie les valets pour patienter, Alain Geismar du Kabinet, son petit clône (non, ils ont le même coiffeur, c'est tout), Bernard Toulemonde, directeur de l'enseignement scolaire au long pif d'inspecteur, Michel Garnier, directeur de la programmation et du développement, l'homme d'U3M.

 

 

Michel Garnier nous submerge d'excuses pour le lapin du 15 novembre. Mais il ne peut pas nous donner les documents distribués en ce moment à la presse, vous comprenez (la salle comprend, surtout ma voisine d'AetI-FEN, un jour je vous parlerai d'elle, son truc, c'est l'approbation des chefs,… elle approuve, donc elle existe). Le document U3M - Ile de France dont le SNESup demande la diffusion, n'est qu'un document d'étape. Grand seigneur, Garnier fait distribuer une feuille de chiffres sur les engagements de l'Etat, et nous promet … le document de presse (on l'aura l'après-midi, en noir et blanc), … et enfin une journée de discussion en janvier. Et il file voir Papa.

Alain Geismar, j'en suis encore tout chaviré, nous présente deux textes formation professionnelle. Création d'un Haut comité éducation - économie - emploi, chargé d'établir une concertation avec les partenaires économiques, et d'une réflexion prospective. Création d'un Conseil pédagogique de l'enseignement professionnel intégré (CAP à BTS), chargé des programmes, de la réglementation, de la validation des acquis.

Dans les deux cas, les instances sont entièrement nommées par le ministre, et se substituent à d'autres comportant des représentants des enseignants.

Mais Geismar insiste pour qu'il y ait concertation, et propose que le vote soit différé.

Sud Education se moque du ministère, qui polarise les débats du Cneser sur la professionnalisation, et demande l'avis de cette instance, élue, sur des structures concernant la formation professionnelle dont tous les membres sont nommés. Véritable travers ministériel de la nomino-manie.

Intervention largement reprise, sauf par la CGT, la CFDT, AUPEL et le MEDEF, qui redoutent un CNESER bis.

Geismar insiste sur le fait qu'il peut y avoir des pédagos nommés, que la concertation est ouverte. Bon, c'est l'heure, et il fonce voir Papa.

Suit un intermède comique : on nous soumet une liste de personnes nommées pour élaborer les tests de langues pour étudiants étrangers, avec deux personnes censées représentées le Cneser, ingénument cooptées par l'administration. Tollé. Et renvoi.

Suivent 3 textes audio-prothèses adoptés à l'unanimité de la SP (pas Sud). Et un texte sur les DES de pharmacie, renforçant les spécificités :

CSP : 5 P, 6 C, 2A (dont Sud)

SP : 6P, 10 C

Observatoire d'Aix Marseille I. Il s'agit d'un décret anodin remplaçant l'intitulé " Observatoire d'Aix-Marseille " par " Observatoire astronomique de Marseille-Provence ". Avec tout un machin derrière : réunion de l'observatoire de Marseille et du laboratoire d'astronomie spatiale rassemblés dans une UMR, et de l'observatoire de Haute Provence, laboratoire propre du CNRS transformé en unité de service et de recherche. On nous assure que toutes les instances et tous les personnels sont d'accord, mais quand on gratte (Sud et Hubert Whitechurh, mon copain de FO, … hé bé, ils ont gratté) on entend que les 70 personnes, de l'Observatoire de Haute-Provence n'ont pas totalement eu le choix, et pourraient être en situation de faire plus de service que de recherche.

Situation pas originale pour des laboratoires propres.

SP : 4A, 14 P.

Modifications d'arrêtés de 7 BTS et du DMA de lutherie. Unanimité.

Discussion sur le budget

Le SNESup proteste contre la légèreté de l'administration et demande un report du vote après les vacances … discussion, on ne peut pas, cela va retarder les recrutements, car après la répartition des emplois, il faut faire la coloration des postes, donc des navettes …

Finalement le débat aura lieu lundi 20 décembre : le CNESER plénier vote à l'unanimité une protestation contre les conditions du débat, et le report du vote au 20.

Francine Demichel fait ensuite une présentation générale du budget, complétée par Claude Joly pour les bibliothèques.

En fin de réunion, on apprend par le Snasub-FSU que la BDIC de Nanterre est en grève depuis le 6 décembre, contre la précarité et les emplois sous-payés.

 

 

Hors Cneser : la contagion Perben s’étend dans le supérieur (infos tirées du bulletin du SNESup)

On sait que les élections au CAP étaient régies par les amendements Perben, ce qui avait permis l’invalidation de listes IATOS en 97. Le ministère prépare l’extension de ce régime au CTPU, comité qui traite les textes concernant les statuts des enseignants du supérieur.

Le 22 octobre, le ministère a présenté un texte organisant les prochaines élections à ce CTPU (en 2000) dans le cadre de l’amendement Perben, avec un quorum de 40% (si la participation au premier tour est inférieure au quorum, un deuxième tour est organisé où les candidatures sont libres, … dans l’amendement Perben, ce quorum est de 50% … théoriquement impossible pour ces élections où la participation tourne vers 40%).

Un amendement de l’autonome portant le quorum à 25% est repoussé, celui du Sgen le portant à 50% est accepté avec les voix de l’administration. Le décret amendé a été approuvé par 19 pour (administration, FO et Sgen), 9 contre (Snesup et autonomes).

Le Snesup fait voter un vœu demandant l’abrogation de l’amendement Perben : pour, 9 (Snesup et autonome) ; contre, 1 (FO) ; abstention, 4 (Sgen).

Il y aura donc un premier tour pour du beurre … !

Jacques Thibiéroz