Compte rendu du CNESER du 21 juin

Séance plénière

Séance consacrée au compte rendu du sommet européen de Bologne (document : déclaration des ministres) et au mastaire (document : projet de décret).

Si vous souhaitez avoir ces textes (et un autre texte distribué : rapport sur la place de la technologie dans l’enseignement supérieur, CPU-ADIUT-ADIUP) :

< jacqthib@biogeodis.jussieu.fr >

28 rue de Torcy, 75018 Paris

Sud Education présent en force : Emmanuel était présent le matin.

Sommet de Bologne

Francine Demichel, directrice de l’enseignement supérieur, qualifie la réunion de " tournant historique " : 31 ministres, une déclaration commune (texte distribué en anglais, ce qui donnera lieu à des commentaires faciles, mais efficaces !).

Bologne prend appui sur la diversité, des formations (la déclaration se donne l’objectif d’une plus grande compatibilité et comparabilité des systèmes, notion qui se substitue au principe de convergence énoncé dans la déclaration de la Sorbonne), et la diversité des publics (qui recouvre une diversité des voies, avec l’objectif d’une identité entre les structures sociales et les publics étudiants … FD a l’air de croire que la démocratisation est faite !).

Sont affichés :

- l’organisation en deux cycles, pré licence (au moins 3 ans) et post licence (le terme de mastaire est introduit, mais sans durée précisée) ;

- la mobilité étudiante qui doit devenir un fait majoritaire (actuellement pour la France, 2% des étudiants ont une période de mobilité) ;

- la promotion de la mobilité des enseignants, chercheurs et personnels IATOS ;

- la professionnalisation des diplômes ;

- l’autonomie des établissements ;

- la coopération en matière d’évaluation ;

Une nouvelle réunion aura lieu à Prague dans deux ans.

Plusieurs intervenants commenteront les infléchissements, l’absence totale de concertation avant Bologne … l’étonnant, en dehors d’un article dans Libé, qui n’était pas commandé, c’est le silence assourdissant des médias autour de cette messe, à comparer avec le bruit fait par la rencontre de la Sorbonne il y a un an ! La laryngite politique du ministre reste stationnaire : cela ne l’empêche pas d’agir.

L’essentiel de la journée est alors consacré au projet de décret mastaire.

Discussion sur le mastaire

Le projet présenté ne tenait pas compte de la discussion du 1er juin : le grade de mastaire est attribué aux diplômes sanctionnant une formation professionnelle, donc les DESS, les diplômes d’ingénieur, certains DEA professionnalisés ou complétés par une formation professionnelle, d’autres diplômes figurant sur une liste fixée par arrêté. Tous ces diplômes sont obtenus en formation initiale, ou par validation des acquis, en intégrant les périodes de formation dans des pays participant à l’harmonisation européenne.

La discussion sera sans surprise. A part la FEN accrochée à la référence à la professionnalisation, tous les intervenants relève l’incohérence au niveau des DEA. SNESup et UNEF ID attaquent sur le risque de déstabiliser la maîtrise, et en particulier de décourager les étudiants qui devraient s’engager vers le mastaire sans aucune garantie d’accéder à DESS et DEA, et demandent un engagement pour retirer les numerus clausus à l’entrée de ces diplômes. D’autres interviennent sur d’autres formations qui devraient être mastérisées : les IUP qui seraient alors prolongé par un DESS, les préparations au concours du second degré (société des agrégés), les écoles d’ingénieur privées (HEC, ESSEC, Medef), les magistères (QSF), …

Sud Education dénonce la monomanie de la professionnalisation, uniquement conçue sous l’angle de la préparation à la vie de l’entreprise (et jamais du point de vue d’autres fonctions, comme l’enseignement, la recherche) : ex. loi sur l’innovation et la recherche votée par le PS et Démocratie Libérale, nouvelles écoles doctorales, licence professionnelle, et maintenant le mastaire. Enseignement et recherche, incontournables pour développer l’autonomie intellectuelle (et l’esprit critique), sont totalement absents des initiatives ministérielles. Nous demandons le retrait du texte ministériel (demande déjà présentée par le SNESup).

Le Medef se prononce pour l’abstention, l’UNEF ne peut approuver, l’UNEF ID réserve son vote en fonction d’un droit d’accès au DEA et DESS pour tous les étudiants qui le souhaitent … etc

FD accepte de retirer les termes professionnels du texte, mais annonce une modification de l’arrêté sur les troisièmes cycles pour les réintroduire au niveau DEA, annonce que des nouveaux mastaires sont possibles, annonce une croissance du nombre de DESS de la vague en cours de 33% et un doublement des DESS en 4 ans, renvoie la discussion des autres diplômes mastérisables à l’arrêté complémentaire qui sera soumis au CNESER, annonce des moyens pour la mobilité, l’appentissage des langues étrangères …

Le texte est alors soumis au vote, d’abord article par article (Sud vote tout seul contre, la FSU refuse de voter, FO + … s’abstient), puis l’ensemble :

Pour 32 (dont les UNEF qui déclarent être satisfaites de l’engagement de doubler les DESS)

Contre 11 (moitié Sud Education, moitié FSU)

Abstention 4

En questions d’actualité, Sud Education soulève à nouveau le problème de l’UFR de Psycho de Paris VII, virée de Censier, hébergée à Jussieu dans des locaux libérés pour le désamiantage, qui devrait être réinstallée au CNAM, mais l’immeuble prévu pour la réinstallation des administratifs du CNAM n’est plus disponible … réponse : une solution est trouvée, l’UFR discute avec le CNAM pour la prochaine rentrée.

Prochaine réunion du CNESER : lundi 28 et mardi 29, toutes les habilitations ! Excusez-moi, je n’y ferais qu’un passage …

Jacques Thibiéroz, 22.6.99