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Elections au CTPU Profession de foi de Sud Education |
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Sud Education a été créé en 96 dans la perspective dune refondation du syndicalisme sur des bases Solidaires, Unitaires et Démocratiques. Depuis trois ans, nous intervenons dans lenseignement supérieur et la recherche :
- Contre loffensive de marchandisation de la formation et de la recherche. Nous nous sommes opposés à la loi sur linnovation et la recherche qui supprime lobligation de désintéressement des fonctionnaires pour les pousser à une démarche commerciale et de profit dans le transfert de technologie. Nous avons critiqué la mise en place des licences professionnelles, par lesquelles lUniversité est entraînée à répondre aux demandes de formation interne des entreprises, sans aucun engagement demploi et en contradiction avec les principes de laïcité qui fondent le service public.
- Contre la précarisation croissante des personnels, la multiplication des petits boulots, contre lindividualisation des salaires et la spécialisation des fonctions par les primes, contre tous les systèmes clientélistes, et toutes les démarches hiérarchiques et autoritaires.
- Contre une autonomie des universités, étroitement pilotée par le Ministère pour quelles adoptent un fonctionnement inspiré de celui des entreprises. Contre la déconcentration de la gestion des personnels, la mise en place des CPE et toute démarche confiant aux établissements un pouvoir accru dans les recrutements et promotions, que les présidences utilisent pour asseoir leur autorité.
Nous nous inspirerons des mêmes principes en ce qui concerne le CTPU.
Les enseignants du supérieur, comme les autres personnels à lUniversité, sont divisés en une mosaïque de statuts, de grades. Cela constitue un obstacle majeur pour le fonctionnement collectif que devrait avoir le service public.
Dabord, agir contre la précarité
Selon les données du ministère, il manque près de 13 000 postes enseignants-chercheurs, en fait davantage : on estime que léquivalent de 26 000 postes est assuré en heures complémentaires. Le système Sanremo encourage les universités considérées comme sous-encadrées à recruter des vacataires ou à payer des heures supplémentaires, au détriment de la situation des personnels ou de lactivité de recherche.
Nous demandons que ces heures assurées soient intégralement converties en postes (192 HC = 1 poste) : évidemment cela coûte beaucoup plus cher, mais la situation de beaucoup de services où lessentiel de lenseignement est assuré en heures sup. ou en vacations est une aberration. Et que ces emplois soient utilisés pour la titularisation des vacataires en fonction qui le souhaitent.
Le statut d'ATER doit être supprimé.
Il n'est pas normal que le recrutement dans comme enseignant-chercheur fonctionnaire intervienne bien après 30 ans en moyenne. On a reconstitué le vivier des assistants non-titulaires avec des arguments qu'il faut combattre :
- On dit que ces emplois permettent aux thésards de tenir jusqu'à leur recrutement. Prolongeons les allocations de recherche.
- On dit que ce statut permet d'occuper les postes temporairement vacants. Rien n'empêche le ministère d'attribuer un volant d'emplois de MC, anticipé sur les vacances et régularisé lors du mouvement suivant.
- On dit que ce statut permet un premier contact avec l'enseignement. Donnons aux thésards, allocataires ou non, à l'Université ou non, la possibilité d'avoir une expérience pédagogique dans le cadre d'un monitorat.
Nous demandons que les ATER soient automatiquement transformés en MC dès leur inscription sur les listes de qualification.
Intégrer à lenseignement supérieur les PRAG et PRCE
Depuis larrivée de Jospin à lEducation Nationale, le nombre de collègues du second degré a régulièrement augmenté : cétait un moyen de répondre (en retard) à la croissance des effectifs étudiants de la fin des années 80. Mais cétait aussi le cheval de Troie pour préparer le projet rampant de collèges universitaires de premier cycle.
Rien na été fait pour donner un statut universitaire à ces enseignants (ne parlons pas des possibilités récentes de décharge, dont la faiblesse est de ne donner aucun moyen et de les laisser à linitiative de lUniversité). De sorte que la situation sest installée, que parmi ces collègues, certains souhaitent conserver leur statut il faut discuter avec ceux-là.
Mais le ministère doit indiquer que les enseignements du supérieur sont assurés par des enseignants-chercheurs, et donc prévoir et financer des services compatibles avec une activité de recherche pour ceux qui souhaitent en avoir une (et financer leur recherche). Sagissant de personnels déjà recrutés, leur intégration et leur reclassement dans le corps des MC devrait être automatique dès leur inscription sur la liste de qualification.
Des services denseignement compatibles avec la double activité
Les services actuels, mis en place en 84 avec la passivité (complaisante) des syndicats sont inacceptables chacun sait quà ce niveau, il est impossible de mener de front, sans bidouiller, une activité sérieuse denseignement et de recherche.
Sud Education demande une réduction massive du service de référence.
Non au clientélisme
Ces dernières années, particulièrement à la suite de la signature en 89 par les syndicats du fameux relevé de conclusions sur la " revalorisation ", des modifications importantes sont intervenues : instauration de primes dencadrement doctoral et de recherche, de charges administratives, de responsabilités pédagogiques, contingents de promotions de classe attribués par les établissements. Ces mesures ont un double effet : morceler les situations en affirmant quun enseignant-chercheur ne peut remplir ses différentes missions (recherche, enseignement, administration nous sommes daccord, à 192 h, cest impossible), et donner du grain à moudre aux présidents duniversité, aux gestionnaires à travers la distribution des passages de classe et primes, avec tout ce que cela comporte de petites magouilles, de trocs (un coup cest toi, un coup cest moi), darrosage des cercles de pouvoirs.
Nous sommes en désaccord avec la gestion clientéliste et hiérarchique des diverses gratifica-tions : nous demandons que lensemble du budget des primes soit redistribué en points dindices, et que les présidences et les CA soient dessaisis de leur prérogatives pour lattribution des passages de classes.
Nous sommes pour la promotion des valeurs du service public qui fondent notre métier : la qualité du travail dun enseignant-chercheur, lévaluation individuelle et/ou collective de ce travail sont des choses trop importantes pour être travesties au travers dune distribution de primes ou soumises à un jugement hiérarchique.
Pour le corps unique des enseignants-chercheurs
Sans illusion, mais parce que cest notre conception du travail universitaire, nous revendiquons le corps unique. La division en corps, " améliorée " par les micro-statuts et les viviers de post-doc, dATER, pousse au repli individuel, soppose à ce que les personnels travaillent ensemble et aient une vision collective du rôle social que devrait avoir leur travail.
Limportant était donc de faire de la carrière de chacun un parcours dobstacle, bien pyramidé, quil nait pas loccasion de penser à autre chose quà la marche suivante à gravir.
Le fait est que cette conception a largement imprégné les esprits, et en particulier par la " magie " des concours.
Un autre recrutement
Les postes, les concours sont au cur de linstitution universitaire, on ne parle que de cela.
Nous pensons, que le système est invivable, quil est narcissique, quil est violent pour ceux qui veulent être recrutés, et que cette gestion des postes, les concours actuels individualisés, rendent impossible un fonctionnement à peu près sain de linstitution.
Sans aller jusquà proposer la nième recette, celle de Sud Education, sans aller jusquà dire que les qualités des candidats recrutés aujourdhui ne sont pas réelles (le jugement des instances qui font les recrutements nest pas forcément faux), nous voyons que le système doit être profondément transformé, rompre avec les mécanismes de cooptation, assurer plus de respiration et moins de servilité : nous pensons quune profonde discussion doit être engagée.
Sans attendre, le droit effectif à la mutation, par des procédures totalement indépendantes de celles des concours, doit être établi.
Ce sont ces propositions que Sud Education défendra dans les établissements comme au CTPU. Si nous avons un élu, comme nous lavons annoncé et fait au CNESER, parce que notre conception du syndicalisme impose de maintenir le contact avec le milieu de travail, notre élu démissionnera au bout dun an et sera remplacé par le suivant sur la liste, etc
Votez pour la liste Sud Education
Fédération des syndicats Sud Education,
Union syndicale Groupe des 10 Solidaires
30 bis rue des Boulets, 75011 Paris
Tél. 01 43 56 98 28
Site :
www.sudeducation.org