SUD Education Jussieu

Maison des syndicats, pièce 106

Quai St Bernard, Paris 5ème

Réunions tous les vendredi à 12h 30

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ELECTION aux CONSEILS de PARIS 6

ENSEIGNANTS – IATOS                       19 mars 2002

Liste : SUD Education et non syndiqués

SUD Education, syndicat intercatégoriel, a été créé en 1996 pour renouer avec un syndicalisme de lutte. Son implantation dans l'enseignement supérieur et la recherche a vu le jour quelques années plus tard.

Avec des non syndiqués, nous présentons des listes dans les collèges "IATOS" et "enseignants" (enseignants-chercheurs B) pour les élections du CA, du CS et du CEVU de l'Université Paris 6. Nos élus siègeront selon le principe de la rotation des mandats, afin d'éviter la constitution d'un corps de "syndicalistes professionnels".

Que font les conseils ?

Les conseils élisent le président, votent les budgets, délibèrent sur l'ensemble des décisions engageant l'Université et élaborent sa politique en matière d'enseignement et de recherche.

Qui compose les conseils ?

Ces instances sont élues. Cependant un jeu subtil de pondérations par collège et la fragmentation en différents domaines favorisent les tentations carriéristes des uns et clientélistes des autres.

L'état de l'Université - L'Université de l'Etat

Tout le monde s'accorde pour dire que la situation des Universités se dégrade. Les raisons de cette dégradation relèvent en grande partie des décisions ministérielles, décisions qui reposent sur des perspectives ne dépassant pas une année (dans le meilleur des cas).

Quelle autonomie pour les universités ?

Le principe d'autonomie des universités permet une certaine latitude d'action locale, ce qui peut sembler très démocratique. Mais si les conseils de l'université se comportent comme de simples courroies de transmission zélées du ministère, que reste-t-il de l'autonomie, sinon la concurrence entre universités et la dangereuse dérive vers la contractualisation ?

En effet, la recherche à l'Université se trouve de plus en plus soumise à des contraintes de gestion et de "lisibilité", dont les objectifs propres ont priorité sur le bon déroulement d'une recherche de qualité. Cette dérive a été soulignée par le manifeste "Pour la sauvegarde d'un vrai service public d'enseignement et de recherche", auquel nous adhérons.

La déconcentration de la gestion des personnels, qui donne un pouvoir accru aux présidents d'université, se traduit par un système de distribution des primes "au mérite", forcément injuste ; le recrutement des personnels, tel qu'il est préconisé par la CPU, devient synonyme de création d'emplois précaires. Enfin, l'ARTT devait être pour les personnels un gain de "temps libéré" face au "temps contraint" (le travail). A cause des contraintes de productivité auxquelles se plie la présidence, la mise en place de l'ARTT va se solder par une perte de liberté pour les agents, et la création massive d'emplois précaires. Alors qu'une fronde gronde autour du nombre d'heures d'enseignement effectuées par les enseignants-chercheurs (EC), le ministère répond par un projet de "contrat individuel" d'enseignement et de recherche entre l'EC et le président de son Université d'attache (rapport Esperet et discours de Jack Lang).

L'Université face au marché de la formation

Ce qui est nouveau dans notre politique, c'est la prise en considération du fait que la formation est,

sur le plan mondial, devenue un marché (H. Védrine, 1998).

L'intégration de l'enseignement au marché constitue l'un des plus graves dangers auxquels est confrontée l'Université. Mais les présidents d'Université sont de plus en plus "sensibilisés" à cette approche mercantile de l'éducation, par la multiplication des contacts avec les démarcheurs du patronat, qui s'efforcent de ringardiser les principes démocratiques sur lesquels se fonde (imparfaitement, il est vrai) l'Université que nous voulons défendre.

Concrètement, une des prochaines mesures qui commence à être mise en place, est le fameux découpage des cursus en "3-5-8". Or ce n'est pas un 3-5-8 qui est prévu, mais deux formations distinctes : un 3-5 (sans 8 !) "professionnalisant" et un 3-5-8 "de recherche". La professionnalisation est montée en épingle comme le remède aux problèmes d'emploi, comme si ceux-ci étaient dus à la formation ! On crée alors des cursus "simplifiés", qui portent uniquement sur des techniques, pompeusement appelées "compétences". Rapidement dépassés, peu susceptibles d'évolution, ces "savoir faire" sont bien loin de la mission de l'enseignement supérieur : des formations de haut niveau portant sur les principes disciplinaires de la connaissance. Celles-ci seront désormais réservées aux voies d'"élite" (?) du 3-5-8 recherche. A chacun d'imaginer comment se répartira l'origine sociale des "clients" de ces différents cursus, et leur devenir professionnel respectif...

Le désamiantage, quel chantier !

Le chantier de désamiantage, et les réorganisations qui l'accompagnent, concernent au premier chef tous les usagers du campus. L'attitude actuelle de la présidence, confortée par les conseils, est bien loin de la concertation qu'on pourrait attendre. Nous devons exiger que le chantier avance dans un climat de transparence absolue, et ne serve pas de prétexte à des restructurations sauvages (comme les "pôles" de recherche) ou au démantèlement du campus (transfert scandaleux des bâtiments Cuvier à l'IPGP).

Pourquoi nous présentons-nous ?

Malgré une représentation (minimaliste) des personnels, les conseils ne semblent pas être le lieu où étudiants, IATOS et enseignants seront susceptibles d'être écoutés. L'expérience nous a prouvé que seule la mobilisation active a pu par le passé obliger les instances dirigeantes à tenir compte de notre avis.

Au contraire, le danger est grand d'apparaître comme une caution syndicale aux décisions de la présidence, ainsi que d'avoir l'illusion (à laquelle d'autres avant nous ont cédé) que la participation puisse réellement infléchir les décisions. Néanmoins en ces temps :

- où la passivité domine alors que les sujets de révolte ne manquent pas : l'individualisation du salaire par un système inégalitaire de primes, le décret sur l' ARTT qui se traduit par une augmentation de la durée du travail, les conditions de travail aggravées par le chantier de désamiantage ;

- où les inquiétudes s'accumulent quant au statut même du service public,

nous pensons qu'il peut être utile d'être présents dans ces instances,

- afin de pouvoir alerter les personnels sur tous les sujets les concernant ;

- afin qu'il ne puisse pas être dit que les décisions iniques, préparées et adoptées dans la pénombre par un quarteron de carriéristes, émanent d'une unanimité complice des personnels.

Les élus des listes "SUD éducation et non syndiqués" seront là pour rappeler l'Université à ses devoirs envers la société, envers ses étudiants, envers ses personnels.

 Sans illusion, mais sans compromission,

Votez pour les listes
SUD Education et non syndiqués !