SUD Education
Section locale intercatégorielle P6-P7-CNRS

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Emplois-jeunes: mauvaise réponse à la lutte contre le chômage
Le chômage en France atteint un taux de 12,5% de la population active. Les premiers touchés sont les jeunes de moins de 25 ans (taux de chômage 25%). Le chômage des femmes atteint la moyenne de 14% (30% pour les moins de 25 ans). Le chômage touche toutes les catégories de personnes et parmi elles, plus particulièrement: les femmes seules, les handicapés et les personnes en voie d'exclusion (RMI). Face à un fléau que l'on dit inéluctable et incurable, tout le monde parait démuni et les pouvoirs successifs n'offrent pas autre chose que des réponses catégorielles, temporaires et/ou précaires (TUC, CES, CIP...) qui s'apparentent à du bricolage.

Nous voyons au contraire que l'économie mondiale telle qu'elle fonctionne, avec un renforcement incessant de la compétition et de l'exclusion, est de plus en plus incapable de répondre à ce besoin essentiel: un travail stable pour chacun dans des conditions décentes.

Les 147 000 candidats aux 40 000 emplois-jeunes crées dans l'Education Nationale témoignent de l'enjeu pour un jeune de trouver une place sur le marché du travail. Doit-on considérer que cette solution est satisfaisante à la fois pour le jeune et pour combattre le chômage?

Individuellement le choix de recourir à un emploi, même précaire et "mieux" payé que les CES, CIP... ne se discute pas. En ce qui concerne le chômage et le fonctionnement général des services publics, la réponse est tout autre.

1) Cette mesure laisse sur le bord du chemin toutes les autres catégories de chômeurs, y compris tous les exclus du système éducatif qui n'ont pas le niveau requis: précisément ceux qui ont le plus de difficulté à s'intégrer dans la société.

2) Ces emplois ne déboucheront pas sur des emplois de Fonction Publique et sont soumis au renouvellement chaque année: il s'agit d'une nouvelle précarité.

3) L'argumentation gouvernementale s'appuie sur l'existence de nouveaux besoins: "les nouveaux métiers". En ce qui concerne l'Education Nationale, il s'agit de recruter des "aides-éducateurs":

"Encadrement éducatif pendant les temps d'entrée et de sortie, de récréations et de repas, appui aux bibliothécaires, participation à l'implantation des nouvelles technologies dans les écoles, encadrement d'activités culturelles et sportives mais aussi, bien sur, aide à l'étude...". (circulaire ministérielle
du 4 septembre)

Que peut-il en être réellement? En premier lieu, le personnel statutaire spécialisé d'encadrement dans les écoles est en nombre dérisoire pour faire face aux problèmes rencontrés (instituteurs spécialisés, rééducateurs...). L'urgence pour l'Education Nationale est de créer des postes d'instituteurs spécialisés dont les établissements en Zone d'Education Prioritaire ont tant besoin et de développer ces métiers anciens pour faire face aux difficultés des élèves. Il faut rappeler que 8000 postes d'ATOS dont nombre correspondait à ces métiers, ont été supprimés depuis 1983 dans le premier et second degré ainsi que dans le supérieur. Ces tâches nécessitent donc une formation et une qualification débouchant sur des emplois statutaires.

Les fonctions d'aide à l'éducation, de surveillance sont assurés par soit par les instituteurs en heures supplémentaires soit par des animateurs municipaux, le plus souvent vacataires: l'emploi de ces derniers serait-il de ce fait menacé par l'arrivée des emplois-jeunes? Ce serait tout de même paradoxal! Pour d'autres fonctions (bibliothèques, nouvelles technologies), le besoin existe et nécessite des personnels qualifiés et formés pour ces emplois, donc des emplois ATOS dans la Fonction Publique. Nous craignons donc que les emplois-jeunes ne recouvrent que des tâches de bouche-trou.

4) Selon le Ministère, un "temps de formation continue sera ménagé à l'intérieur des horaires detravail", avec l'"objectif de les conduire en cinq ans à des emplois stables".

En dehors du caractère vague de l'engagement alors que Jospin déclare: "blablabla", nous ne comprenons pas quel sera l'avenir de ces jeunes: soit leurs activités correspondent à de véritables métiers de l'Education Nationale pour lesquels les formations d'accès aux concours de recrutement existent, il faut donc créer des postes, soit ce n'est pas le cas et le débouché annoncé semble irréel.

Face aux difficultés du système éducatif, comment comprendre que les besoins en encadrement par des enseignants formés ne soient pas envisagés?

Nous constatons donc que le plus évident, au-delà des vertueuses déclarations, est l'introduction dans le Service Public d'une nouvelle population de précaires.

 
 

Pour la mise en place rapide
de la commission paritaire générale des personnels de P6

Au terme de multiples discussions en commission des personnels, où avec le SGEN-CFDT et FO, nous avons lutté contre la mise en place de la C.P.C.E., Les membres du conseil d'administration du 28 avril 1997 ont finalement voté à l'unanimité le principe de mise en place de deux structures élues, l'une chargée de l'examen des dossiers pour l'avancement des personnels, l'autre consultée sur les problèmes généraux des personnels ATOS (conditions de travail, projets de service, mutations internes, politique des concours, emplois précaires, formation des personnels).

Nous avons appelé au boycott des élections de la C.P.C.E., d'une part parce que la C.P.C.E. à terme se substituera aux Commissions Administratives Paritaires Nationales (C.A.P.N), ce qui constitue une atteinte au statut national des personnels et d'autre part, parce que nous n'avons pas à aider l'administration à faire ses choix mais à contrôler et à vérifier les opérations de gestion. Au fil des réunions nous avons réclamé, avec insistance une véritable commission des personnels élue devant se substituer à l'actuelle commission des personnels qui émane du conseil d'administration. Alors que conformément au vote du conseil, les représentants du personnel à la commission paritaire consultative d'établissement (C.P.C.E.) ont été élus en juin 1997, l'administration reste silencieuse quant à la mise en place de la commission paritaire générale des personnels que nous avons réclamée avec le SGEN-CFDT et FO et dont le principe, a été adopté au conseil d'administration. Depuis avril 1997, la commission des personnels ne s'est jamais plus réunie. L'administration estime-t-elle que seul le tri des dossiers des collègues doit occuper les syndicats? Nous n'avons plus aucune information sur l'état des emplois précaires, sur le mouvement de mutation interne que l'administration met en place ni sur les projets de service souvent mal vécus par les personnels. Nous exigeons que le

vote du conseil soit respecté, ce qui se traduira par une modification des statuts de l'université, pour qu'enfin une commission des personnels digne de ce nom soit mise en place rapidement a Paris 6.

 


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