et non syndiqués



Listes SUD éducation et non syndiqués


IATOS, ITA, Chercheurs, Enseignants-chercheurs




Commencé en fanfare il y a cinq ans, le mandat du président sortant s'achève dans la décomposition : autoritarisme de l'équipe présidentielle, plantage des opérations de réhabilitation, explosion de l'enseignement à coups de LMD, crise de la recherche ... Sur tous les sujets, la seule réponse, c'est toujours plus de pouvoir à la présidence ... avec le corollaire du clientélisme ou du mépris.



Dérive du pouvoir, un nouveau mandarinat


La dérive actuelle de la « gouvernance » des Universités est étroitement liée au projet politique d' « autonomisation » de celles-ci. Cette « autonomie » vise en fait à donner à l'exécutif central (la présidence et ses directoires) un pouvoir accru et à diminuer corrélativement les attributions des conseils centraux de l'Université [Conseil d'Administration, Conseil Scientifique, Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire) et des UFR ... et quant aux personnels, qu'ils se taisent !


A Paris 6, cette « nouvelle gouvernance » a été appliquée avec détermination. Ainsi, le président sortant a voté toutes les propositions néfastes de la Conférence des Présidents d’Université (augmentation des droits d'inscriptions, modulation des services, intégration des personnels CNRS aux universités, projet d'autonomie) sans même consulter les conseils. De plus, il prend position « personnellement » pour des opérations aussi « prestigieuses » qu'inégalitaires (Alliance Paris Universitas, Institut Européen de Technologie de Paris...).


Cette dérive a été favorisée par des conseils qui ont suivi sans rechigner les directives venues de plus haut - c'est cela « l’autonomie » - . Ce système, censé promouvoir « l'excellence » favorise en fait le clientélisme le plus médiocre. Le seul but de notre Université est de gagner quelques places à un classement débile réalisé par des sociologues autoproclamés (« étude » de Shanghai). L'arrivée d'un système dit de « notation-évaluation » pour les personnels IATOS (et prévu pour les enseignants-chercheurs ; le projet Belloc est toujours d’actualité) permettra de généraliser ce clientélisme d'une manière bien plus efficace.


Université et Recherche


Le remaniement des structures de recherche et d’enseignement de l'Université, effectué sans ménagement, ne suit aucune logique fonctionnelle, mais vise à instaurer des composantes de plus en plus grosses (par exemple avec des UFR « réunifiées »), donc encore plus éloignées des personnels. La science n’est plus qu’une affaire de « masse critique » et surtout de « visibilité », ce qui est évidemment inepte.

Les restructurations s'accompagnent de déplacement des personnels IATOS considérés comme des meubles .


La loi sur la recherche va apporter encore plus de désorganisation. Avec l'Agence Nationale de la Recherche [ANR] une nouvelle politique de recherche pilotée par le ministère introduit une nouvelle bureaucratie de la recherche qui va vider de tout contenu les politiques des établissements (Universités, EPST). Les projets permettront toutes les déréglementations, videront les labos de leur substance, imposeront de nouvelles vagues de précaires de la recherche ... cela concerne directement l'avenir de l'Université.


Enseignement


La « réorganisation » des enseignements (LMD) s’est accomplie au mépris de ce que devrait être une formation cohérente : modules d’enseignement sur une durée de 15 jours, plannings largement chevauchants, information lacunaire, critères de sélection obscurs, désorganisation généralisée des services d'enseignement. L'instauration de départements d'enseignement éclatés multiplie la bureaucratisation, les postes « administratifs » pour des petits directeurs, écrase les personnels avec un travail dupliqué (voire plus) et émiette l'enseignement, qui devient « grapillé » au lieu d'être « choisi » par les étudiants. Les formations deviennent opaques car, y compris dans une même discipline, plus personne ne sait ce que fait son collègue à cause de la multiplication de modules non reliés. Chacun essaie de travailler dans son coin sans aucune vue d'ensemble, ce qui occasionne un gâchis gigantesque.


A tout cela, les conseils actuels n'ont rien opposé. Ils ont même voté ces aggravations sans s'émouvoir. La collusion profonde de certains syndicats avec cette politique est, à cet égard, désastreuse.



Face à cette logique, nous proposons simplement


• de rendre aux conseils centraux leur place légitime dans la direction de l’Université. Que ceux-ci redeviennent des lieux de débats et d’échanges, et non pas de simples « chambres d’enregistrements » de la politique présidentielle.C'est à cette condition qu'ils seront des lieux d'orientation de l'enseignement supérieur et de la recherche.

de redonner aux UFR l’autonomie relative qui leur a été confisquée, en matière de recherche et d’enseignement.

de demander qu’un bilan soit fait des réformes passées (en particulier en ce qui concerne la mise en place du LMD).

* d'exiger que les demandes de postes d'Enseignants-chercheurs et d'IATOS soient conformes aux propositions des conseils d'UFR et des conseils centraux, dans la transparence.

* et enfin d'imposer que la première règle de fonctionnement de l'Université soit le respect du travail des personnels




Il ne tient qu'à vous de changer le fonctionnement actuel des conseils. Rien de plus facile. Il suffit de voter un peu soigneusement, en lisant attentivement les professions de foi à « double langage ». En effet, le « ce que je dis n'est pas ce que je fais » est une pratique assez courante dans notre Université, comme chacun peut le constater actuellement.






Sud Education et non syndiqués

Maison des syndicats, Quai Saint Bernard

[réunions les vendredis à 12 h 45]