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Contre l’extrême-droite et ses idées, soyons solidaires et uni⋅es !

vendredi 1er avril 2022

Les 10 et 24 Avril, celles et ceux de nos concitoyen⋅nes qui bénéficient du droit de vote se déplaceront aux urnes pour élire le ou la prochain⋅e président⋅e de la République. En cette période pré-électorale, la quasi-absence de débat démocratique contraste avec l’explosion dans les médias d’une parole xénophobe, raciste, antisémite, islamophobe, sexiste, LGBTQIAphobe, validiste, psychophobe, et des discours méprisants et discriminants vis-à-vis des classes populaires1. Des groupuscules d’extrême-droite ultraviolents (Cocarde Étudiante, ex-Zouaves, ex-GUD, ex-Génération Identitaire...) gravitent autour des candidat⋅es Le Pen et Zemmour, dont le pourcentage d’adhésion semble vertigineux. Leurs idées se sont frayé un chemin jusqu’à la droite, y-compris celle actuellement au pouvoir, voire la gauche. SUD Éducation étant un syndicat antifasciste, nous appelons à une lutte sans concession contre ces idées nauséabondes jusqu’au plus profond de notre Université.

On ne peut d’ailleurs que s’inquiéter que les idées de l’extrême-droite se soient répandues hors de leur champ dans le spectre politique, brisant toutes les digues qui existaient il y a encore 30 ans, rendant l’extrême-droite relativement plus fréquentable aux yeux du public. On a ainsi entendu Valérie Pécresse, candidate LR à la présidence de la République, reprendre à son compte l’idéologie délirante chère à Eric Zemmour du « grand remplacement » (février 2022), ou encore Gérald Darmanin, actuel ministre de l’intérieur, déclarer à Marine Le Pen qu’il la trouve « trop molle » (février 2021). La dédiabolisation de l’extrême-droite passe également par leur volonté de se transformer en protecteurs et protectrices de la devise républicaine, cachant le danger qu’ils et elles représentent, encore évident il y a peu, à la population. Il y a peu par exemple, lors d’un débat électoral sur BFMTV, Marine Le Pen a qualifié d’anti-républicain et injuste le projet de « ministère de la remigration » d’Eric Zemmour, tout en refusant de le qualifier de raciste.

Fred Sochard

L’accaparement des médias par des groupes de presse à but lucratif (voire à but idéologique comme dans le cas de Bolloré) a une grande responsabilité dans cette dérive. L’exemple de la théorie du « grand remplacement » en est un exemple éclairant : il existe un consensus scientifique concluant que ce concept est absurde statistiquement, et pourtant il fait régulièrement l’objet de débats d’opinion (à quand un débat « que pensez-vous de la théorie de la rotation du soleil autour de la terre » ?). Ces médias, et les personnalités politiques qui s’y pressent, concourent ainsi à la contamination du débat politique par les thématiques de l’extrême-droite, et à leur légitimation.

Au delà de l’élection qui se profile, nous appelons nos collègues et la communauté étudiante à se mobiliser contre les idées de l’extrême-droite qui envahissent nos vies, d’abord en appelant à rejoindre le cortège de la manifestation antifasciste du dimanche 3 avril à 14h à République. https://www.agendamilitant.org/Manifestation-contre-l-extreme-droite-et-ses-idees.html

Retrouvez tous les évènements de la campagne
« Antiracisme et solidarité » ici :
https://antiracisme-solidarite.org/agenda/

Depuis quelques semaines, alors que la guerre et la violence impérialiste détruisent l’Ukraine, nous avons vu apparaître une solidarité salutaire envers les réfugié⋅es ukrainien⋅nes. Dans le contexte mortifère actuel, on se réjouit de la multiplication des mesures d’accueil et l’ouverture des portes de nos facultés aux étudiant⋅es qui arrivent. Les propos tenus et les propositions faites sont pourtant en décalage avec la réalité des réfugié⋅es en France depuis plusieurs années : au-delà des propos racistes et xénophobes décomplexés de l’extrême-droite, la police sous les ordres du gouvernement actuel a harcelé les migrant⋅es, détruisant leurs tentes, se targuant de leur politique de reconduite à la frontière, le ministre de l’Intérieur se vantant de son bilan et trouvant la candidate du parti historique de la xénophobie « trop molle » à ce sujet. Dans de nombreuses universités, les frais d’inscriptions ont été augmentés pour les étudiant⋅es étrangers pendant le mandat actuel. Il nous semble alors que tou⋅tes les étranger⋅es ne se valent pas aux yeux de l’État. Les bombes, la mort, la répression, n’ont pourtant pas une odeur différente en Ukraine, en Syrie, au Yémen, au Soudan, en Érythrée... Alors que la population s’exprime en soutien au peuple ukrainien, nous étions bien peu de militant⋅es, d’organisations, et de personnes à exprimer leur solidarité à tou⋅tes les migrant⋅es lors de la journée de mobilisation antiraciste du 19 mars. Nous voyons dans ces différences de réactions tout le racisme, et le cynisme politicien qui traite avec humanité uniquement ses alliés stratégiques.

Aussi, face aux idées réactionnaires et abîmant la dignité de l’être humain, nous appelons à proclamer sans retenue nos idées de solidarité et de progrès social. Face au repli nationaliste, nous revendiquons l’ouverture des frontières. Face au « ministère de la remigration » de Zemmour et au harcèlement que subissent les migrant⋅es, nous exigeons la régularisation sans condition de tou⋅tes les sans-papiers. Face aux violences policières, judiciaires et carcérales, nous appelons au désarmement de la police, à la fermeture des centres de rétention administrative. Notre solidarité va à Libre Flot, enfermé injustement en détention provisoire au seul motif de ses idées politiques et pour avoir combattu Daesh aux côtés des kurdes au Rojava. Face au validisme décomplexé de la gestion criminelle de la pandémie actuelle, face aux discours masculinistes de Zemmour qui parle de féminisation de la société et aux ministres accusés de viols, nous appelons aux luttes unitaires.

Plus concrètement, à l’Université, nous appelons à l’accueil de tou⋅tes les étudiant⋅es étranger⋅es souhaitant poursuivre des études sans condition de situation administrative et sans discrimination vis-à-vis des frais d’inscription. Nous appelons à une solidarité pleine et entière avec les salarié⋅es d’Arc-En-Ciel qui subissent les pressions de leur direction (qui monte les un⋅es contre les autres en fonction de leurs origines géographiques) et nous appelons à la réintégration de ces salarié⋅es du ménage au sein du personnel de l’Université. Nous appelons à être solidaires et faire front ensemble contre toute manifestation de haine ou discrimination sur les campus. Nous appelons à ne pas céder face aux qualifications d’« islamogauchistes » de notre communauté et à soutenir nos collègues qui pourraient être attaqué⋅es. 

Le Grand Soulagement (Quentin Faucompré et Cyril Pedrosa)

Nous rappelons que c’est par notre unité et par la grève que nous lutterons contre les oppressions. Rendons inaudibles les idées réactionnaires de l’extrême-droite et jetons-les une bonne fois pour toute dans les poubelles de l’Histoire !